LE DEVOIR DE COMBATTRE.
« En Afrique française comme dans tous les autres territoires où des hommes vivent sous notre drapeau, il n'y aurait aucun progrès qui soit un progrès, si les hommes, sur leur terre natale, n'en profitaient pas moralement et matériellement, s'ils ne pouvaient s'élever peu à peu jusqu'au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires. C'est le devoir de la France de faire en sorte qu'il en soit ainsi. »
Comme
chacun l’aura compris, pour De Gaulle, une partie de l’Afrique est une
propriété française. Ce qui explique les comportements paternalistes de la France vis-à-vis des Africains. La
dernière sortie de Sarkozy, sur laquelle je ne reviendrai plus, ne devrait donc
pas surprendre les Africains, mais les inciter à accepter le combat de la
liberté. Y a t-il meilleur façon de denier des droits à un peuple comme l'a fait le général français ?
D’aucuns
pourraient croire aux sentiments nobles qui animait celui qui a mis en place un
système mafieux qui appauvrit l’Afrique en l’entendant dire :" il
n'y aurait aucun progrès qui soit un progrès, si les hommes, sur leur terre
natale, n'en profitaient pas moralement et matériellement, s'ils ne pouvaient
s'élever peu à peu jusqu'au niveau où ils seront capables de participer chez
eux à la gestion de leurs propres affaires. C'est le devoir de la France de faire en sorte qu'il en soit ainsi"
La
France s’assigne des devoirs envers
l’Afrique car elle considère que les Africains sont incapables de s’assumer.
Mais il est venu le temps de faire comprendre à cette France là, que, le seul
devoir qu'elle a envers les Africains, c'est celui du respect. Et cela veut
dire qu'elle reconnaisse des droits à l'Afrique. Ce n'est donc pas à elle de
faire en sorte que...mais c’est à l’Afrique de faire en sorte qu’il en soit
ainsi et ceci passera par la confrontation frontale avec l’oppression si elle
persiste dans ce comportement. De Gaulle, comme ses successeurs semblent
oublier que la liberté à laquelle le peuple français aspirait à l'époque n'a
pas été l'oeuvre d'une âme magnanime, d'un décret, d'une proclamation mais d'un
combat. Et ce combat, les Africains entendent le mener.
Ceux des Africains qui se complaisent dans l’attente d’une rupture qui viendrait de la France , devraient méditer sur les autres propos de De Gaulle : "La France n'a pas d'amis, elle n'a que des intérêts".
Il est grand temps d’intégrer que les rapports qui existent aujourd'hui entre la France et l'Afrique sont de dominant à dominés et que le dominant n'entend pas céder même la plus infime partie de l'emprise qu'il exerce sur les dominés. C'est la guerre et les Africains doivent intégrer qu'ils sont en guerre avec un ennemi qui les berne depuis des lustres au nom de ses intérêts.
C’est
pour cela qu’il est important de méditer encore sur ces propos de Sankara
Thomas « L’esclave qui n’est pas
capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet
esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la
condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère... ».
De même qu'il est temps de montrer au pouvoir oppressant qui livre la guerre à l’Afrique et aux Noirs en général comme disait Toussaint Louverture que : « En me renversant, on n'a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l'arbre de la liberté, mais il repoussera car ses racines sont profondes et nombreuses».