ANEANTIR SON PAYS POUR RENCONTRER NICOLAS SARKOZY
C'est le genre d'anonymat diplomatique dans lequel la France a habitué ses hôtes de seconde zone, essentiellement les dirigeants africains qui ont fait le choix d'exister à travers et sous la tutelle de l'occupant de L'Élysée. Anonymat qui ne traduit rien d'autre que la considération que la France veut bien accorder à l'Afrique mais surtout de la considération et la respectabilité que les dirigeants africains eux-mêmes veulent bien s'accorder vis à vis de leurs homologues occidentaux et non mentors, comme se reconnaissait avec gaillardise, meilleur élève de François Mitterand, le président actuel du Cameroun. Quel aveu révélateur !
Là ou la courtoisie diplomatique voudrait que l'on reçût dignement son hôte, la France foule aux pieds ce principe dès lors qu'il s'agit des dirigeants africains (francophones surtout) avec l'accord tacite de ces derniers. Doit-on lui reprocher cela ? C'est aux Africains de savoir dire non à ces pratiques. Dire que ces derniers réquisitionnent par la force et la violence leurs populations pour accueillir leur hôte français à chacune de ses apparitions. Le folklore doit prendre fin et c'est aussi à la population de se révolter contre ses pratiques d'un autre âge.
Depuis qu'il est aux destinées de son pays ,25 ans, à la grâce d'un coup d'état bien camouflé, l'homme fort du Cameroun n'a de cesse de plonger ce pays pourtant parmi l'un des plus riches en Afrique, dans les abimes de la pauvreté. Pays qui était promu 25 ans auparavant à un avenir radieux, n'a aujourd'hui que la promesse d'un avenir miséreux par l'action conjuguée d'un individu soucieux de préserver son statut et son compte en banque et d'une France soucieuse de garantir ses sources d'approvisionnement en instituant le clanisme et le clientélisme, le vol de la chose publique et la gabegie .
Avant-hier, celui dont le pays est dans un état de décrépitude avancée,qui ne possède aucune infrastructure digne de ce nom, où l'insécurité est la norme, où les mœurs sont à la dérive, a fait une apparition au Théatre Mogador à paris où il a donné une réception. Dans l'attente d'être reçu par Nicolas Sarkozy, les jours qui viennent, le président Camerounais est venu une fois de plus dilapider les deniers publics. Celui qui a l'habitude de se déplacer avec pas moins de 30 personnes (qui ne servent à rien) sans compter les animaux et les amis des animaux, a pris ses quartiers dans un hôtel cossu de la place de la capitale française. L'addition, les Camerounais vont la supporter en n'ayant pas droit au salaires pour certains, en ponctionnant tous azimuts un impôt (audiovisuel) à toutes les couches de la population (que vous ayez un téléviseur ou non), bref le citoyen (chômeur ou actif) camerounais va encore trinquer.
Les dépenses engendrées par un tel déplacement dont le chef d'état camerounais est coutumier, peuvent pourtant construire des écoles, des hôpitaux ou alors assurer les salaires des fonctionnaires. Que nenni! L'homme est préoccupé à battre le record de longévité à la tête de l'état et ravir la flamme à Bongo, l'autre pilleur.
Paul Biya, pour retrouver l'odeur de sainteté auprès de L'Élysée est prêt à tous les sacrifices quitte à ce que son peuple crève dans la misère. Toute l'économie camerounaise a été gracieusement mise entre les mains du groupe bolloré qui, avec les complicités locales, bénéficie de toutes les mansuétudes. C'est ainsi par exemple qu'il est exonéré de tous ses devoirs vis à vis de l'état camerounais, qu'il se comporte comme un voyou ne respectant aucun droit des travailleurs. Bolloré et le clan Biya ont formé une secte pour dépouiller les camerounais.
Avant de rencontrer son homologue ou mentor (?), le président Biya devra d'abord laissé des milliers d'euros pour s'assurer encore quelques années au palais d'Etoudi, ce dans l'indifférence totale, lui qui n'hésitera pas demain de réveiller sa population aux aurores par force, pour accueillir Sarkozy, si celui-ci daigne bien venir le voir au Cameroun. Au moins Bongo, pour livrer le bois et autres minerais gabonais à Sarkozy, a eu la visite de ce dernier. Peut-être après 40 ans de pouvoir, Biya aura droit à ces honneurs tant recherchés. Terminons ce propos par cette réflexion du capitaine Sankara:
"Il faut proclamer qu’il ne peut y
avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le
dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont
essayé de nous vendre 20 années durant. Il ne saurait y avoir pour nous
de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de
cette rupture là. Il faut ranimer la confiance du peuple en lui-même en
lui rappelant qu’il a été grand hier et donc, peut-être aujourd’hui et
demain. Fonder l’espoir."
Lire aussi: Biya l'autre mot pour dire "Calamité" au Cameroun (ici)