PARIS FAIT UN RAPPEL A L'ORDRE A DEBY
Paris fait la démontrastion à Déby qu'il n'est rien d'autre qu'un pion dans l'échiquier et qu'il ne reste qu'un vulgaire servant des intérêts de la France.
Deux impairs qui risquaient [risquent] lui couter sa place à la tête de l'État tchadien:
1- Son hostilité à voir s'étoffer sur le territoire tchadien, la présence militaire dite Eurofor [mais en réalité en forte majorité française ]en plus de "épervier " stationné au Tchad depuis 1986 et renforcé par Dorca quelques années plus tard. Il faut noter au passage que le Tchad ne voit plus d'un bon oeil, les bases militaires françaises, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, Paris a expulsé Hissène Habré du pouvoir, ce dernier nourrissant le vœu de les fermer.
2- L'affaire zoé dont s'est servi Déby pour affronter la France et signifier sa désapprobation de ce nouveau déploiement militaire. Comportement qui a piégé la France entre son besoin irrépressible de jouer les humanistes même au prix du trafic humain et la colère du peuple et du continent qui ont été mis au courant de ces basses besognes.
Seulement le président tchadien, "produit" français avait-il les moyens de ses ambitions ? En instrumentalisant l'affaire de l'arche de zoé, Idriss Déby croyait pouvoir inverser la tendance des rapports entre Ndjaména et Paris en sa faveur. Car il faut le souligner, même si l'information ne fait pas la une, entre Paris et Ndjaména, le torchon brûle depuis et le décès [l'assassinat] en juillet dernier du fils de Déby en banlieue parisienne dans les conditions encore non élucidées n'a pas arrangé les choses. Croyant tenir le joker avec l'affaire qui a tenu toute l'Afrique en haleine, le président tchadien a vite déchanté, se rendant compte qu'il ne détenait pas toutes les cartes malgré les apparences.
Mais il faut se rendre à l'évidence, Paris a tout intérêt à maintenir Déby au pouvoir, comme il vient de le faire en faisant intervenir ses soldats pour sauver le soldat Déby, malgré les allégations du ministre des affaires étrangères françaises* car, il est aujourd'hui, celui qui représente le moindre mal pour les intérêts français. En faisant marche arrière, car hier encore, proposition a été faite à Déby par la France de quitter le palais pour le mettre en sécurité. Déby ayant flairé le coup d'état, s'est refusé à cette aide gracieuse; Paris a dû réfléchir à cette option et n'a pas trouvé pour l'instant un autre pion.
Mais pour combien de temps encore ce jeu va se dérouler ? Les réserves de pétrole qui sont aussi la source de ce désordre sont convoitées par la Chine qui offre de biens belles perspectives et les populations n'entendent plus rester "dociles" à ces manigances colonialistes de la France qui foule au pieds la souveraineté des différents États africains. Une fois de plus, les stellionataires que Paris impose aux populations africaines devraient se rendre compte de leur fragilité face au maître.
Nous soupçonnons donc le scénario suivant, histoire de dire merci aux faveurs qui viennent de lui accorder Paris, Idriss va accéder à la demande de clémence des malfrats de l'arche de Zoé. Et la boucle sera bouclée.
* Déclarations de Bernard Kouchner : "Nous ne sommes pas impliqués dans cette guerre (...). Pour le moment
il n'y a pas de changement mais s'il y a une résolution au Conseil de
sécurité, s'il y a une autre suggestion lors de la réunion de l'Union
africaine, nous verrons"
Note de dernière Minute: L'enlèvement du député Yorongar ici, celui là qui a mis au jour les accointances entre le pouvoir, les laboratoires pharmaceutiques français et l'arche de Zoé par le protégé de la France Idris Déby, complique davantage les choses et plonge Paris dans des eaux troubles tchadiennes.