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MBOA
24 février 2008

L'HONNEUR NE SE QUEMANDE PAS.

La négrophobie pourra t-elle jamais être combattue en France au même titre que l'antisémitisme ? Le Noir recevra t-il le respect qu'il attend de la France ? Non ! Ce, pour au moins 3 raisons.
Si les deux premières raisons sont du fait du système, la troisième raison est du fait du Noir hélas, et semble entériner les deux autres et conforter ceux et celles pour qui la pratique de la négrophobie est aussi naturelle que respirer.
Mais Si toutefois le Noir veut se faire respecter, la réussite de son combat, n'est tributaire que de la perception qu'il a de lui.

La culpabilité des Européens vis à vis des Juifs

Il faut d'emblée dire que l'antisémitisme a eu le "mérite" de faire prendre conscience (?) aux européens de leur propre laideur, qu'ils ont longtemps refusée de voir lorsqu'ils s'adonnaient à cœur joie à l'extermination d'autres peuples.
Ce que nombreux pensent être l'oppression de la mémoire de la shoah sur le continent européen et en dehors, n'est en réalité que la réponse aux scénaris et idées dont le tort est d'avoir été appliqués sur d'autres européens. Cette réponse ne souffrirait pas de cette accusation, si elle ne paraissait pas aujourd'hui indisposer d'autres mémoires aussi douloureuses, par certains dont le but avoué est la hiérarchisation des crimes donc des victimes.
Donc c'est une affaire européo-européenne qui rappelle à la prétentieuse Europe, qu'elle n'a jamais été lumière que pour elle même et non pour l'humanité.
Les monstres que l'Europe a engendrés lui auraient-ils appris l'humilité ? Rien n'est trop sûr. Toujours est-il que cette culpabilité que les Européens ont, d'avoir exterminés les leurs avec les mêmes arguments qui pourtant avaient été réservés aux autres, est un argument de poids qui les hante, et les contraint à considérer les crimes qu'ils ont perpétrés sur d'autres comme des événements mineurs si ce n'est des non événements, et à ne pas leur accorder une importance. Cette considération est d'autant plus palpable et visible en France lorsque l'on conçoit et observe la place du "Noir" dans la société française.

La concurrence victimaire

Pour ne pas à avoir à traiter avec la même acuité, la même énergie et surtout avec le même sérieux le problème de négrophobie en France et faire admettre la normalité de ce comportement, le système a mis en place des instruments plus ou moins fantaisistes de lutte, histoire d'avoir la conscience tranquille et le sentiment de combattre. Un des premiers indices qui montre le caractère "détail" associé à la négrophobie, c'est de ne pas la nommer comme telle en la noyant dans le fourre-tout du racisme, lorsque l'on sait que la notion de race n'existe pas scientifiquement.

Conséquence logique de la vacuité et de la nocivité de ces pseudo instruments  c'est de desservir ce pour quoi ils ont été construits. Face à l'inefficacité et à la dangérosité de ces instruments et surtout de la bonne santé des thèses négrophobes, certains Noirs décident de porter le combat, les revendications à leur manière et de ne plus rester dans l'attentisme dans lequel les différentes politiques du système contre la négrophobie les assignent.
C'était sans compter avec les tenants d'une certaine idéologie de la mémoire et surtout de la qualité de la victime. Cette revendication "de plus" des Afro descendants est perçue comme une "Concurrence" voire une offense par ces censeurs.  Alain Finkielkraut, chef de file de cette escadron portait l'estocade en parlant de "chacun veut sa shoah" et Elisabeth Lévy vient confirmer cette posture " excluante et accaparante" de la mémoire et de la victime dans son "La Victimocratie en action". Ultime (?) coup de griffes pour définitivement empêcher toute expression de mémoire autre que celle issue de la shoah et assigner le Noir dans ce que Jean Baptiste ONANA, dans le titre de son livre intitule " Sois Nègre et Tais-toi !"? Et l'acharnement sur l'humoriste Dieudonné et Kémi Seba vise à punir cette outrecuidance: celle qui a consisté à se "rebeller" et pointer du doigt les sources et auteurs du mal être du Noir dans la société française.

Aliénation et auto-censure.

Bernard Dadié disait : "Elles sont lourdes, lourdes les chaînes que le Nègre met au cou du Nègre pour complaire aux maîtres du jour ". Le comportement de certains africains et afro-descendants en hexagone est bien résumé dans cette citation de l'écrivain ivoirien, et participe à la bonne santé de la négrophobie et du mépris du Nègre.  C'est ainsi que certaines associations, certains individus s'autoproclamant "leader des Noirs" ne font l'économie d'aucune bassesse, d'aucune vilité dans le but de se retrouver assis aux côtés de celui qui n'hésitera pas la seconde d'après, de les descendre ainsi le rappelait Aminata Traoré en citant l'adage africain "Les mêmes mains qui vous applaudissent quand vous montez sur le trône, sont celles-là qui applaudissent également quand vous chutez ". Rappelons également ceci à ces larbins: "Nous ne connaissons pas avec certitude la clé du succès. Mais la clé de l'échec est d'essayer de plaire à l'oppresseur."

L'autre attitude, est l'auto-censure que s'inflige le Noir face à l'agression dont il est victime. En mémoire, l'image du footballeur Abdeslam Ouaddou qui, deux jours après avoir été demandé des explications à son agresseur, s'excusait devant les caméras de télévision pour son geste. Tout comme Boubacar Kébé qui s'est excusé, d'avoir fait un doigt d'honneur à la tribune bondée d'idiots qui l'agressaient copieusement. Rappelons que pour s'être exprimés à leur façon, les arbitres des matchs respectifs n'ont pas hésité à les sanctionner. Tout le contraire d'un grand Zidane qui a compris que l'honneur ne se négocie et ne se marchande pas.

Les attitudes de ces joueurs mettent en exergue la peur du Nègre de revendiquer le respect parce que le système le lui reprochera, le lui fera payer, exige de lui la docilité à toutes les situations. Il n'est pas inutile de rappeler cette citation de Thomas Sankara: "L'esclave qui n'est pas capable d'assumer sa révolte ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s'il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d'un maître qui prétend l'affranchir. Seule la lutte libère..."

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Commentaires
M
Au-delà de votre pseudo révélateur, vous êtes loin de faire du boucan, mais très proche d'une analyse fine et très subtile à en juger par la qualité de vos interventions.<br /> <br /> Pour répondre donc sérieusement,je commencerai par poser la question de savoir à qui fait-il peur Nicolas Sarkozy ?<br /> <br /> Concevoir Sarkozy dans un registre de l'émotion telle que la peur, c'est d'emblée refuser se condamner et rester dans la posture de "l'homme africain", comme il vociférait à Dakar.<br /> <br /> Car comme je l'ai toujours soutenu et je le soutiens toujours, Nicolas SARKOZY est pour moi une réelle et grande chance d'une émancipation du Noir en France pour ne rester que dans ce contexte là.<br /> Son mérite est de ne pas faire ce que ses prédécesseurs ont fait à savoir: "Faire croire au Noir qu'il est partie intégrante de cette société", c'est-à-dire l'endormir et l'empêcher de combattre pour sa dignité. Il est ce que pense la classe politique blanche [ et même au-delà de cette classe,]de ce pays pour qui le Noir est et doit rester aux ordres. Et çà c'est une révolution [ Dans ce sens qu'il ne se camoufle pas] qui doit engendrer une autre, celle des Noirs, à ne pas/plus s'identifier à cette société, mais à travailler pour leur autonomie.<br /> <br /> Sarkophobie? Cela dépend de et pour qui. Mais en ce qui me concerne, il est plutôt un leitmotiv.
H
J'ai lu avec beaucoup d'attention votre article écrit de manière élégante et malheureusement vrai . Par vos propos, vous rejoignez le discours des indigènes de la république qui considère que le non blanc est toujours dans une position victimaire de justification permanente.<br /> Pour ce qui concerne les populations noires dans lesquelles j'englobe aussi bien les populations issues d'Afrique ou des antilles, il y a un grand besoin de relire Frantz Fanon et cesser d'imiter le blanc et d'entrer dans son jeu pervers.<br /> En France, j'ai rencontré de jeunes intellectuels d'origine africaine heureux d'avoir été choisis pour être dans des listes électorales. Je leur avais demandé si c'était sur leur mérite ou pour avoir le petit noir après le petit arabe et de préférence une femme pour faire d'une pierre deux coups en satisfaisant le quota couleur et femme.<br /> PAr contre je ne suis pas le premier commentaire que je trouve choquant concernant les victimes juives du nazisme. On ne peut pas comparer des victimes innocentes à des moutons. <br /> Que penser alors des victimes de Sabra et Chatilla, de Srebenica ou du Rwanda ou des malgaches massacrés par la soldatesque française, etc... la liste des génocides est trop longue et se prolonge partout en irak, afghanistan et ailleurs<br /> Tahar, coeur de Lyon
B
Cher Ami MBOA<br /> Je me rejouis de votre analyse qui, comme toutes autres, vaut son pesant d'or.Continuer d'aiguiser notre conscience dans à travers ces écrits.L'Homme noir, de part son passé noir, sa dignité et sa liberté longtemps méprisées par l'occident,a le devoir de démontrer aux yeux de tous qu'en dehors de sa couleur de peau, il appartient au même groupe sanguin établis par les spécialistes de la médécine:Grosso modo, il est humain comme tout autre.Hélas, la persistance des actes négrophobes subis ici et là, le pillage du continent africain et cette nouvelle forme de colonisation de l'Afrique francophone qui ne dit pas son nom nous obligent à lutter ardement.Ainsi, les thèmes aborbés sur cet espace constituent une forme de lutte contre "le système" qui nous asphixie.<br /> Je reviens au titre de mon commentaire.Il est unitile de vous rappeler que le lobby juif n'a été pour rien dans les derrières élections présidentielles françaises.La récompense attribuée à cette communauté a été plus qu'à la hauteur de ses attentes voire à sa surprise.Le billet"LES VRP/VIP DE LA SHOAH BUSINESS" en dit long.La complaisance à l'égard de cette communauté affichée et témoignée par ceux censés gouverner la France suivant les principes de la laïcité peut-elle être nommée SARKOPHOBIE?<br /> Mes remerciements anticipés pour votre réponse voire pour une définition plus exacte de ce nouveau mot qui hante mon lexique.
D
Pardon pour ces misérables fautes, toujours... :"assister à un match de foot qui n'est autre que du sport" Ce que j'aurais dû écrire, pardon.
D
Elisabeith LEVY ne doit pas avoir beaucoup d'amis avec sa langue de vipère : C'est une vraie méchante et dans son verbiage, la bêtise est à son comble. Elle peut écrire tout ce qu'elle veut, elle n'est pas éternelle et ses commentaires ne seront pas retenus.<br /> <br /> En revanche, c'est à nous de ne jamais courber l'échine. Ces joueurs n'auraient pas dû s'excuser auprès de ces bandes de neuronnes dégénérées qui viennent assister à du sport!
MBOA
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