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17 avril 2009

La ville de Toulouse replonge dans les clichés dénigrants de la femme noire.

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Avec une affliction profonde mais une réelle envie de continuer le combat pour le respect de la mémoire de millions d’africains déportés et pour une lecture non fantaisiste de l’esclavage et de l’histoire de France en général, nous apprenons que la mairie de Toulouse, dans l’esprit et la suite de la ville de Paris, a fait le choix d’une stèle pour commémorer 400 ans d’esclavage. Mais si l’intention est noble, le choix de la stèle pose réellement problème. La mairie de la ville ‘rose’ a choisi de représenter le torse d’une femme noire nue et on a toujours du mal à voir le rapport entre un tel symbole et l’événement à commémorer. Nous ne savons de quel ‘rose’ il s’agit lorsqu’on parle de cette ville, mais pour la circonstance, prendre le torse d’une femme noire nue pour un sujet si grave, est une grosse injure à l’endroit de ces femmes qui, pendant les périodes glorieuses de l’esclavage étaient doublement victimes, par de nombreux viols dont elles étaient l’objet par leurs maîtres.

Rappelons que Paris a inauguré le 4 avril 2009 un impressionnant monument représentant des chaînes brisées afin d’honorer la mémoire du Général Dumas et la lutte contre l’esclavage. Un symbole qui illustre parfaitement la volonté des autorités de la ville de Paris, de se projeter dans l’avenir dans un esprit sain et de paix en rendant hommage à une très grande figure de l’histoire de France et de l’apport des africains déportés des siècles auparavant.

En refusant d’honorer Toussaint Louverture pour porter son choix sur une statue de femme noire nue, la ville de Toulouse nous plonge dans une interrogation profonde quant à sa volonté à bâtir un futur meilleur qui réconciliera la France avec toute son histoire. Par son choix, cette ville qui a dans le passé pourtant brillé dans sa lutte dans la valorisation de l’image du noir, semble replonger dans une relecture de l’histoire qui fait une part belle aux clichés éculés et dénigrants des noirs et de la femme noire. Ce choix nous rappelle la lugubre exposition de 1931, dans laquelle, les femmes noires étaient exposées toutes nues pour assouvir les fantasmes de ceux pour qui la femme noire était l’objet de satisfaction sexuelle.

Pour ces raisons, nous en appelons à la raison des uns et des autres et demandons à la mairie de Toulouse de faire marche arrière en reconsidérant son choix. Choix qui ne lui ressemble pas au regard de son histoire quant à la lutte contre l’esclavage. Nous nous interrogeons d’ailleurs sur les réelles intentions qui ont suscitées un tel choix.
L’histoire de France ne manque pas de femmes noires ayant combattues pour mettre un terme à ce que Georges Kay qualifie, je cite « En quatre siècles et sans répit le monde chrétien a capturé, acheté, revendu cinquante millions d’êtres humains. C’est peut être le plus grand crime qu’il ait jamais commis contre l’humanité ».

Source:http://memoiredelesclavage.20minutes-blogs.fr/

 

 


Posté par MBOA à 13:49 - VU et LU ailleurs - Permalien [#]