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MBOA
15 décembre 2008

MUGABE, LE CHOLERA et NOUS : Lorsque l’hypocrisie s’exprime.

Le départ de Thabo Mbeki de la tête des affaires en Afrique du Sud serait-il synonyme d`un retour de théâtre de voracité et permissivité des puissances occidentales en Afrique australe ? Signifierait-il l’ouverture d’un boulevard qui déboucherait vers un réveil des vieux démons qui ont des années durant, sévi dans cette partie du continent ? Tout pousserait à le croire à l’aune des déclarations du président français lors des manifestations du 60 eme anniversaire de la déclaration des droits de l`homme. Propos qui laissent dessiner et deviner les contours du nouveau scénario de la pièce qui se jouera les prochains jours au Zimbabwe. Scénario qui met en évidence comment les rapaces et prédateurs en tous genres se ruent sur la cible afin de la réduire en proie. Encore un coup de sang du président français ou volonté de l’ancien colonisateur (UK) d’en découdre avec Robert Mugabe, l`insoumis ?

La rédemption incarnée par Tsivangirai et le choléra au secours des idéologues.

La médiation pour la sortie de crise politique née des dernières élections présidentielles truquées nous dit-on, que dirige l’ex président Mbeki dirige est montrée du doigt, de plus en plus mise en cause par Morgan Tsivangirai et assimilée comme l’ultime obstacle à lever, pour qu’enfin le Zimbabwe connaisse la guérison jusqu’ici refusée par les forces du mal qui y sévissent. Morgan Tsivangirai, ce rédempteur désigné du Zimbabwe que les puissances occidentales présentent comme la panacée au mal Mugabe.

Dans ce concert d`approbation et d`unanimité, pour « enfin » broyer Mugabe et appliquer la solution Tsivangirai on omet cependant des détails importants lorsqu’on accuse la façon dont les élections présidentielles se seraient déroulées au Zimbabwe, comme: lorsque la France a aidé à truquer les élections au Togo et qui ont vu le fils de l`ami de Jacques Chirac s`installer au pouvoir; que Idriss Deby est-il aux commandes au Tchad par des élections démocratiques ? Peut-on seulement nommer un seul pays en Afrique dite francophone où le président n`a pas bénéficié des élections truquées ? Plus grave, avec le soutien de ceux qui aujourd`hui demandent le départ de Robert Mugabe sous ce motif.

Les intérêts économiques des chasseurs du Mugabe étant garantis dans ces pays là, ne souffrant d’aucune contestation, la docilité aux injonctions élyséennes de ceux qui gouvernent ces états étant parfaite même si c`est au détriment des populations des pays concernés hélas, pourquoi devrait-on en parler et s’embarrasser de quelques morales ? L’économie de la critique envers ces régimes dictatoriaux en dit long et beaucoup sur les réels bénéficiaires.

Soulignons tout de même que ceux qui nous donnent une vision christique de la personne de Tsivangirai, le désignent comme la panacée au mal que connait le pays, soient si incapables du même exercice de vaticination à trouver pour leurs propres cas, bien sûr, toute proportion gardée, des remèdes aux maux qui gangrènent leur société. Ce qui doit donc nous conduire à chercher les raisons et les causes de l`état paralytique et chaotique du Zimbabwe ainsi que leurs solutions ailleurs que dans un art divinatoire. Pourquoi vendre Tsivangirai comme le messie à l’opinion dite internationale ?

Les raisons de l’état de délabrement dans lequel se trouve le Zimbabwe résultent d’une volonté manifeste et malfaisante d`individus qui, pour des raisons inavouées et peut-être inavouables officiellement, paralysent sans vergognes par âpreté prononcée pour le lucre, tout un pays. Si Mugabe est le mal dont souffre le Zimbabwe et qui pour guérir, a besoin de Tsivangirai, les politiques occidentales sont la source originelle de ce mal. Peut-être aussi pour cela qu’elles connaissent si bien le médicament approprié, l’ont fabriqué et reste qu’à l’appliquer. Vouloir amener l’opinion internationale à faire le procès du corollaire en évitant celui de la cause est toujours dans ces cas indiqué, pour ne pas avoir à répondre de ses responsabilités. Cette technique est assez connue et a fait ses preuves en ce qui concerne la stratégie politique occidentale en Afrique.

L`épidémie de Choléra qui frappe le Zimbabwe est une réalité que nul ne saurait ignorer même les caciques défenseurs de Bob Mugabe. Le bon sens ne saurait supporter que la responsabilité ne fut, même de manière indirecte, pas imputée au régime de Mugabe dans l`unique objectif de faire une opposition idéologique pour essayer de l`absoudre. Ce serait contre productif et même plus ravageur pour sa défense.

Mais aussi meurtrière qu’elle puisse paraître, cette épidémie est et reste un fait ponctuel et non une constante dans la gestion des choses au Zimbabwe, comme on voudrait le faire croire. C’est contredire l’adage qui voudrait qu’à l’impossible nul ne soit tenu. Mais puisqu’il s’agit de Robert Mugabe, pourquoi pas. Osons le pari ! Mais quel régime ou gouvernement au monde peut se targuer d`avoir toujours répondu présent face aux conjonctures ? Encore une fois, toute proportion gardée, en Aout 2003, le gouvernement français n`a t-il pas montré ses limites face à la vague de chaleur qui a sévi et fait quantité de morts pour un pays démocratique devant l’éternel? Le scandale du sang contaminé en 1991 pour ne citer que cela. Ne sont-ce pas là quelques exemples qui pousseraient à plus de prudence, à moins d`outrance dans le propos bref à plus d`humilité ? Les ravages des inondations aux usa etc.

Que nenni ! Pour les journalistes et politiques occidentaux qui se sont assignés un objectif assez précis et clair: faire partir Robert Mugabe par tous les moyens, l`outrance, la démagogie sont le chemin, la voie à suivre pour préparer l`opinion à accepter une fois de plus une idéologie pernicieuse. Jean François Revel, ne définissait-il pas celle-ci comme " ce qui pense à votre place ". Demain, on fera pour le cas du Congo, le procès à Kabila qu`il méritera d`ailleurs soit dit en passant, en omettant celui des industries occidentales qui créent ces guerres pour du Coltan et autres richesses que regorgent les sols de ce pays. Mais les parachutés dirigeants africains ne se décident toujours pas à en tirer les leçons.

Pour l’Afrique, longévité est sagesse selon les idéologies occidentales .

Les puissances occidentales ont pourtant habitué les africains à considérer la longévité au pouvoir, de leurs présidents, comme une marque de sagesse ; quand ces derniers ne s`autoproclament pas comme tel, bien sûr sous l`égide de leurs amis occidentaux. On a connu les sages Houphouët Boigny, Eyadema et maintenant Bongo nous dit-on. Serait-ce un changement de vision qui s`opère ? Pourquoi déroge t-on brusquement à cette synonymie longévité égale sagesse ? La longévité au pouvoir de monsieur Mugabe n`est-elle pas à inscrire dans cette voie de la sagesse au lieu de la couvrir d`opprobre comme c`est le cas ? Mugabe ferait-il de l`ombre à un sage caché ? Ou alors sa ténacité à refuser les injonctions en fait un paria ? Et cette hypothèse serait la plus plausible.

L`adage populaire nous apprend ceci " Lorsque l`on veut tuer son chien, on l`accuse d`avoir la rage ". Le sémillant " il doit partir " de l`inénarrable Nicolas Sarkozy annonce t-il le destin à la "Saddam Hussein" qui attendrait Robert Mugabe ? Lorsque, par tous les moyens, dont l’abus de mensonge et de la calomnie, Georges Bush a assassiné Saddam Hussein, le président français était à l`époque des faits, ministre de l`intérieur. Aujourd’hui le président Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et les autres vont-ils constituer une coalition pour assassiner Robert Mugabe comme l`a fait leur ami Georges W. Bush ? Dans tous les cas, l`affirmation de Nicolas Sarkozy "Je dis aujourd`hui que le président Mugabe doit partir " en rajoutant "Il est temps de dire à M. Mugabe : +vous avez assez pris en otage votre peuple, les habitants du Zimbabwe ont le droit à la liberté, à la sécurité et au respect+" ressemble à la même antienne qui servi pour l`assassinat de Saddam Hussein, certes avec quelques nuances. Mais le mensonge et la calomnie sont omniprésents. Rappelons également, pour mieux comprendre le propos du président français, que Nietzsche disait ceci : "La métaphore n’est pas pour le vrai poète une figure de rhétorique, mais une image substituée qu’il place réellement devant ses yeux à la place d’une idée."

Quel Silence ! Quelle aboulie face au Paludisme pourtant tueur numéro un en Afrique devant Mugabe et le choléra selon les Experts.

Les experts onusiens ont l’habitude de nous plonger dans des chiffres à nous faire perdre la raison. Surtout lorsqu’on nous dit par exemple que toutes les 5 secondes écoulées emportent dans l’au-delà un enfant africain, à propos du paludisme. L’observateur averti reste étonné que l’Afrique soit toujours peuplée à un tel rythme de destruction.

L`Onu, dans ce cas, n’est ni avare de chiffres ronflants ni de sémantique destructrice. Elle nous annonce des chiffres qui font froid dans le dos, dans l`épidémie de choléra qui touche le Zimbabwe. Elle précise même que ces chiffres sont minorés. Pourtant c’est elle qui les décomptes ; alors pourquoi cette sous-estimation ? Une fois de plus, il n’est pas question de nier ce qui se passe, mais d’essayer de comprendre certains mécanismes.

L’observateur averti est surpris que les Ong et personnalités du show business et autres ne soient pas encore en ordre de bataille pour annoncer la disparition prochaine du Zimbabwe de la carte géographique si Mugabe est toujours en place ce, avec l’épidémie du choléra dont la gestion lui échappe.

Faut-il encore se surprendre à entendre ces chiffres dont on sait qu`ils sont très souvent fallacieux, orientés et surtout idéologiques avec toute l’orchestration qui les accompagne. Aveux de certains experts eux-mêmes sur les chiffres qu’ils annoncent. Qu’est ce qui les rendrait plus crédibles par rapport aux chiffres fallacieux qui étaient annoncés au Soudan ? Le résultat au Soudan, on l’a connu : L’arche de Zoé avec le vol de 103 enfants et combien n’ont-ils pas eu la chance des ces 103 ?

Et dans le cas du Zimbabwe, serait-ce une redistribution des terres aux propriétaires blancs qui motiverait cette démarche ou est-ce vraiment l’urgence de la situation ? Dans ce cas, on comprend mal pourquoi le paludisme ne suscite pas la même urgence. La réforme agraire engagée en 2000 par Robert Mugabe doit être pour quelque chose. L`épisode du choléra n`est donc que le cheval de Troie pour les puissances occidentales de remettre au goût du jour, la critique de cette réforme et réparer les « injustices » commises par Bob, qui a eu l’outrecuidance de donner aux autochtones un bien dont ils ont été privés des années durant par un système barbare et inique en prenant un peu aux descendants du sujet de sa majesté.

Est-ce que c`est Mugabe qui empêche que le paludisme, première cause de mortalité en Afrique nous martèle t-on à longueur d`années, ne retienne l`attention des Nicolas Sarkozy, Gordon Brown, Bush et les autres ? Lorsque le président français Nicolas Sarkozy parle du peuple, des habitants du Zimbabwe à qui pense t-il ? Inspirons nous de Aimé Césaire et posons la question suivante: Qui voyez-vous, à qui pensez-vous lorsque vous parlez du peuple ? Des Habitants du Zimbabwe ?

Pourtant, le paludisme dont on nous dit, selon les mêmes sources, qu`il tue en Afrique 1 personne toutes les 5 secondes, ne suscite pas une telle détermination. Etonnant que le même entrain ne soit de mise, la détermination a fait place à l’aboulie, aucune armée de bonnes consciences pour s`élever et exiger l’éradication du mal qui sévit depuis des années et serait la cause de mortalité numéro 1 en Afrique ce, devant le sida. Aucune voix audible, aucun émoi, aucun effort, aucune compassion, rien ! Toutes les caisses de résonance sont en Off. Ces vertus cardinales qui caractérisent aujourd`hui les chasseurs du Mugabe sont, dans le cas du paludisme remplacées par une hypocrisie, une fourberie à la hauteur de l`entrain qu`on met à vouloir chasser le président du Zimbabwe. Les mêmes puissances occidentales, par la voix de leurs firmes pharmaceutiques, se refugient derrière des alibis, des faux fuyants, lorsqu`elles ne s`acharnent pas sur des petites initiatives africaines qui, avec toutes les peines du monde, essayent-elles mêmes d`endiguer le mal.

Et si Robert Mugabe est l`un, parmi de nombreux alibis dont disposent les puissances humanistes occidentales pour faire diversion, distraire leur opinion et tromper les africains sur leurs réelles intentions au Zimbabwe en particulier et en Afrique en général ? La clique à Gordon Brown est-elle mieux placer pour demander le départ de Mugabe ? Les cadavres dans les tiroirs de Georges Bush, des grands groupes industriels occidentaux ne mériteraient-ils que l’on s’y attarde et que les bilans se fassent ?


Jean-Jacques DIKONGUE

Camerounlink - Expert

Economiste-politique, Membre du CAVAD
Paris.

Source: Cameroun Link

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Commentaires
M
Patrick,<br /> Vous êtes aussi bête que vos écrits. Lorsque l'on trouve quelque chose nauséabond savez-vous ce que l'on fait ?<br /> Or vous êtes resté et pondu une putréfaction. Quel imbécile vous faites
P
Je suis tombé sur ce blog par hasard, j'en ressors avec une sorte de nausée. Quand j'ai commencé à lire ce texte, j'ai commencé à me dire que j'avais déjà lu ce verbiage quelque part: hélas, j'ai eu la confirmation quelques lignes plus bas. J'ai retrouvé les arguments de ceux qui étaient (justement) contre la guerre en Irak: au nom d'une opposition justifiée à cette guerre (la suite a donné raison à cette opposition), ils en arrivaient à manifester avec des portraits de Saddam prêt à le soutenir, voire à être des boucliers humains pour lui.<br /> <br /> Hélas, je retrouve dans votre texte la même manipulation:<br /> - beaucoup de diversions par rapport au sujet de départ (Mugabe) en détournant le regard d'un crime humain (fait par un homme, volontairement) vers une insuffisance (le palud). Comme si le palud autorisait les crimes. Surprenant: l'état français ne loge pas tout le monde, laisse mourir des gens dehors, donc je peux tuer mon voisin... Le rapport? Aucun, comme dans votre association.<br /> <br /> -beaucoup de légèreté dans l'argumentation : "des élections truquées nous dit-on" quand deux lignes plus bas vous admettez que beaucoup d'élection ont été truqué donc celle-là pourrait l'être aussi. Il faut savoir, elles le sont ou pas? La langue française est précise, et votre phrase "truquée nous dit-on" sonne comme un sous-entendu d'élection non truquée, hors juste après vous tentez de prévenir l'argumentation qui partirait sur le truquage. Vous omettez au passage les violences exercées, peanuts diraient certains.<br /> <br /> - plein de sous-entendu qui accusent les autres de ses propres fautes. Cela me fait penser à ces hooligans du Heysel qui disaient que s'il y avait eu massacre, c'était de la faute de la police qui n'était pas assez nombreuse. Non, Mugabe est responsable de ses actes et la situation du pays doit à ses actes: quand on lance une réforme agraire, on s'assure d'avoir (et de mettre) les personnes compétentes pour reprendre les terres. On n'envoie pas ses copains incapables reprendre des terres. Il y a des pays où les européens ont mis (et mettent encore) trop leur nez, pour le Zimbabwe ils n'ont même pas eu à mettre la pagaille, le responsable en chez se débrouillait bien mieux qu'eux pour mettre la pagaille. Ensuite, il lui restait juste d'entonner un discours xénophobe pour excuser sa propore incompétence. On a eu les même en Europe (et certains pointent encore le bout de leur nez), on sait les reconnaître. En suivant son discours, vous allez dans le sens de ceux qui ont poussé les pires massacres en Europe comme en Afrique: là, ce ne sera que quelques blancs que l'on massacrera, ce n'est pas grave.<br /> <br /> Ce n'est pas parce que l'on publie sur internet et que l'on réunie 8 fans qui auto-approuve ses textes que l'on a raison. La longueur de votre texte n'en camoufle pas les odeurs nauséabondes.<br /> Cordialement,
N
Mugabe ne pourrait quitter le pouvoir sous la demande des occidentaux car il a conscience de toute cette hypocrisie. Je le comprend, par ailleurs le fait qu'il quitte le pouvoir n'ameliorera en rien la situation du zimbabwe. Comme vous l'avez si bien dit, Mugabe n'est pa le mal du zimbabwe, ce sont les occidentaux.<br /> excellente analyse monsieur!
M
Monsieur NGOLO,<br /> <br /> Votre sollicitude me va droit au cœur et me donne le courage de continuer, car vous n'êtes pas sans ignorer que même un petit blog comme celui-ci constitue une menace pour la "bien-pensance".<br /> <br /> Mais pour nos enfants, nous nous devons de nous battre même avec les plus modestes armes. Nous n'avons plus le choix des armes, mais du combat. <br /> <br /> Bien à vous.
N
Salut à vous Mboa<br /> <br /> Je voulais que j'aime bien votre blog. Je le lis assez depuis plus de 4 mois. Merci et continuez de nous informer car on en a grand besoin si on veut retrouver un jour notre voie.<br /> <br /> Merci et bon courage
MBOA
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