"Reprendre du poil de la bête", "Taper le poing sur la table" bref toutes ces expressions qui vous donnent l'illusion ou vous persuadent de votre importance, qui vous montrent que vous vous êtes remis d'une mauvaise passe. C'est dans cette logique que nous pouvons classer l'agitation du Paris institutionnel face à "l'entêtement" de la Mauritanie. C'est une capitale courageuse, à l'image du courage des gaulois que Paris, d'un ton déterminé fait encore la démonstration de son insoupçonnable capacité à retourner des situations désespérées.

La présidence de l'Union européenne communique en ces termes: ""La France constate que le président Abdallahi n'a pas été libéré et que l'ordre constitutionnel issu des élections de mars 2007 n'a toujours pas été rétabli en Mauritanie, comme l'exigent l'Union africaine, l'Union européenne, le Conseil de sécurité des Nations Unies et l'ensemble de la communauté internationale""
Puis de conclure: "dans ces conditions, la France se tient "prête à prendre des mesures de sanctions individuelles contre les principaux responsables de la junte", tout en réitérant "avec force son plein appui à l'Union africaine""

Comme on dit chez nos amis du Cameroun, "chacun cherche son "mboutoukou, son moins cher, son mougou"*.
Comment ne pas apprécier ce Paris là ? Comment ne pas lui témoigner notre amour à ce Paris conquérant ? Ce Paris qui a son mot à dire dans le monde et l'a encore prouvé sur son continent ? Comment ne pas envier ce Paris qui donne de la voix et le la ? Comment ne pas être admiratif de ce Paris si courageux ? Ce Paris qui aime les défis et les relève ?

Après avoir plié l'échine devant la Russie qui lui tient la dragée haute tout en la méprisant avec beauté et élégance, La France voudrait pouvoir retrouver les couleurs grâce et par l'Afrique. Décidément le seul endroit où elle peut encore bomber le torse et faire entendre sa chansonnette et pour cause, son discours et ses agissements sont encore tolérés grâce à quelques valets qui lui facilitent les affaires en matant la résistance. Ne soulignons pas ici le caractère dont a fait montre Paris, face aux injonctions de la Chine.
Incapable de montrer la moindre détermination face à Dmitri Medvedev et Poutine qui ne lui témoignent aucun intérêt, n'accordent aucune attention à ses vociférations et jérémiades dans le conflit géorgien, le président de l'Union européenne va se convaincre de son importance, de son rôle prépondérant en tançant et menaçant la Mauritanie et ainsi convaincre son petit monde de son poids dans le monde. Ne soyons pas mauvais joueur, c'est là une preuve de plus, de l'amour de Paris pour le continent africain.

Que nous apprend l'adage ? "On a toujours besoin d'un plus petit que soi". Une fois de plus, l'Afrique va réussir à sortir la France de la mare à boue dans laquelle la Russie vient de la rouler sans ménagement aucun. Il faut néanmoins mettre Paris en garde d'une chose; à force de taper du poing sur la table, on finit par se faire mal à la main. Et la Mauritanie l'a démontré dans un passé pas si lointain en forçant les escrocs du rallye Dakar à renoncer à leur course mortifère. La "junte" au pouvoir sait que le président de l'union européenne et l'hexagone en particulier ne font plus que peur à ceux qui accèdent à leurs tours de prestidigitations.

* Expression qui signifie, que lorsqu'on est incapable d'affronter quelqu'un aux mêmes potentialités, on se rabat sur le moins fort pour se croire puissant.